Certains
pêcheurs montrent encore vis-à-vis des dauphins une animosité
venue du fond des âges, parce que, disent-ils à tort, ils
mangent leurs poissons et sont donc des concurrents. Cela explique qu'il
leur arrive encore de se livrer à des tueries sur les individus
pris dans leurs filets ou passant à proximité de leurs bateaux.
Il existe
des pays comme le Vénézuela, le Chili et l'Indonésie
dans lesquels les dauphins sont chassés et leur chair et leurs
entrailles utilisés comme appâts de pêche au thon et
au requin.
Au Japon,
les dauphins sont chassés depuis des siècles pour servir
de nourriture à ce peuple insulaire qui a toujours vécu
en grande partie des ressources de la mer. Cette activité s'est
amplifiée depuis l'adoption par le gouvernement nippon, en 1982,
du moratoire sur l'interdiction de la chasse à la baleine. La viande
de dauphin sert depuis de substitut, ce qui a pour conséquence
une augmentation des prises. Il s'agit surtout de marsouins de Dall, harponnés
lorsqu'ils sautent à l'étrave des bateaux, et de bleu et
blanc, rabattus par groupes dans les criques pour y être tués
au couteau. Globicéphales, pseudo-orques, dauphins de Risso et
dauphins de Fraser sont aussi chassés, mais à une plus faible
échelle. |
Japon
: des dauphins capturés… pour être mangés
"Les
pêcheurs japonais d'Ito ont enfermé hier dans leur port plus
de 200 dauphins et, depuis vendredi dernier, en ont capturé une
cinquantaine, destinés à la consommation. Sept dauphins
ont également été pris vivants pour être vendus
à des aquariums ou des parcs d'attraction.
Les groupes de défenseurs des animaux sont intervenus auprès
des autorités locales, qui ont exigé hier la libération
des dauphins.
Au Japon, les pêcheurs ont le droit à un quota annuel de
capture de 75 dauphins. La consommation de ce mammifère est une
tradition dans cette région et, dans le passé, la chasse
touchait des centaines d'animaux. "Pour moi tout ce qui entre
dans mes filets est un poisson destiné à être capturé",
affirme un pêcheur." |
Grâce
à la pression de nombreuses associations de défense des
mammifères marins et à l'intervention de la Commission Baleinière
Internationale, en 1991, le Japon a réduit ses prises. Mais on
trouve toujours de la viande de dauphin sur les marchés japonais,
parfois sous l'appellation de viande de baleine.
Pire encore, il existe de véritables battues contre les dauphins,
ils sont soumis à d'atroces sévices avant d'être achevés.
Le prétexte est d'éliminer, un concurrent du pêcheur.
Dans ce cas, les animaux ne sont même plus consommés, c'est
un vrai carnage.
Un carnage
d'une ampleur sans précédent a également lieu, chaque
année, dans les îles danoises Féroé, situées
à mi-chemin entre l'Islande et l'Écosse. 2 500 globicéphales
sont massacrés avec des méthodes barbares. Les pêcheurs
y perpétuent un rite ancestral. Des groupes de globicéphales
noirs, composés parfois de plusieurs centaines d'individus, sont
entraînés dans des criques peu profondes pour y être
égorgés avec une frénésie insoutenable. La
mer devient toute rouge du sang de ces victimes de la folie humaine.
Autrefois,
ce massacre avait sa raison d'être, il permettait à ce peuple
isolé, à la vie rude, de disposer de viande et de graisse
en abondance. On utilisait aussi les os réduits en poudre pour
fertiliser les terres. Aujourd'hui, la viande n'est même plus consommée,
car elle est saturée en et les carcasses pourrissent, déchiquetées
par les goélands. |