Depuis 1988, la Méditerranée est le théâtre d'un drame sans précédent. Des centaines de dauphins meurent chaque année au terme d'une lente agonie, entre Marseille et la côte ligure. Beaucoup sont retrouvés atrocement mutilés, flottant sans vie à la surface ou échoués au rivage.

À l'origine de ce massacre, la pêche à l'espadon, à l'aide d'immenses filets dérivants. Cette méthode de pêche était jusqu'ici essentiellement pratiquée dans les eaux du Pacifique par le Japon, Taïwan et la Corée du Sud. Elle a été étendue aux côtes italiennes.

La technique consiste à poser à fleur d'eau, sur des kilomètres de longueur, des filets dérivants déployés jusqu'à 10 à 30 mètres de profondeur. Cette méthode de pêche est particulièrement efficace puisque les filets pêchent seuls, à la dérive, sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, et qu'un seul bateau suffit pour la pratiquer.

C'est aussi une pêche aveugle puisque tout ce qui se trouve dans les parages est pris, ou presque, dans les mailles, sans discrimination : poissons, dauphins, tortues, oiseaux de mer… Seule une partie est conservée par les pêcheurs qui rejettent à la mer le reste des animaux morts ou agonisants.



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Les dauphins disposent d'un système sensoriel d'écholocation qui leur permet en général d'éviter les obstacles et les pièges de la mer, mais qui se montre hélas, peu efficace contre les filets dérivants. Empêtrés dans ces filets en nylon, les dauphins se débattent et succombent souvent par noyade. Pour ne pas endommager leurs filets avec ces prises inutiles que sont les dauphins, certains pêcheurs n'hésitent pas à sectionner les ailerons et la nageoire caudale, le reste du corps, mort ou vivant, pouvant ensuite glisser hors du filet.

Certains de ces animaux sont lacérés au couteau et éventrés afin qu'ils se décomposent et disparaissent plus vite. Lorsque des cadavres s'échouent sur le rivage, ces mutilations diverses permettent de connaître l'origine de leur mort. Certains ont été trouvés lestés de grosses pierres ou de divers autres objets pesants.

Depuis le 31 décembre 1992, plus un seul filet dérivant de longueur supérieure à 2,5 kilomètres ne devrait, en principe, être déployé, conformément à la décision de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies. Mais Greenpeace dénonce l'absence de mesures de contrôle destinées à vérifier l'application de cette interdiction.

Il convient donc de rester extrêment vigilant et de dénoncer tout signe de pêche aux filets dérivants au bureau du secrétaire général de l'ONU, ainsi que le recommandent Greenpeace et Réseau-Cétacés.


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Dauphins
agressés, mutilés, massacrés
Dauphins
les méfaits de la pollution